Sénégal : des performances économiques solides, une destination business de choix pour les entreprises belges
- Environnement politique traditionnellement stable et reprise des recettes d’exportation, tels sont les deux principaux ingrédients de la performance économique du Sénégal, qui affiche l'une des économies les plus résistantes de la région. De quoi faire de ce pays une cible de choix pour les entreprises belges.
- C’est le constat que l’on peut tirer de la dernière analyse publiée par Credendo à la veille de la mission princière au Sénégal, présidée par S.A.R. la Princesse Astrid de Belgique.
Tourisme, phosphate, or et produits agricoles sont depuis longtemps les principaux atouts de l’économie sénégalaise, mais le pétrole et le gaz viennent de s’ajouter à cette liste pourtant déjà prometteuse. Avec des fondamentaux macroéconomiques déjà solides par rapport à de nombreux pays de la région, le Sénégal n’a donc peut-être pas fini de surprendre les observateurs, puisqu’il va pouvoir bénéficier de nouvelles recettes liées à l'entrée en production d'hydrocarbures.
Côté chiffres, le bilan actuel du pays peut apparaître contrasté : en 2022, l'inflation a atteint 9,7 %, soit le niveau le plus élevé depuis le début des années 1990. La raison ? « En grande partie, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie résultant des turbulences mondiales qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie et d'une récolte locale décevante », explique Nabil Jijakli, Group Deputy CEO de Credendo.
Malgré une légère contraction de la production industrielle et une réduction des dépenses d'investissement public, la croissance du PIB réel est restée forte en 2022 (4,7 %). Elle devrait s'accélérer, pour atteindre 8,3 % en 2023, en profitant du début de la production de pétrole et de gaz, de la reprise des recettes touristiques et de la production industrielle, ainsi que de l'atténuation des attentes en matière d'inflation (5 % en 2023).
Et pour 2024, les voyants sont clairement au vert : pour Louise Van Cauwenbergh, Country and Sector Risk Analyst chez Credendo, « le Sénégal devrait en effet enregistrer une hausse à deux chiffres du PIB, toujours grâce à la production d'hydrocarbures. Quant aux perspectives de croissance à long terme, elles devraient rester solides (5 %). » Avec de tels indicateurs, le Sénégal est bien armé pour rester l'un des pays les plus performants de la région.
De quoi rassurer les investisseurs et importateurs étrangers, « d’autant plus que ces bonnes nouvelles devraient s’accompagner d’une autre : l'augmentation constante de l'encours de la dette publique au cours de la dernière décennie devrait logiquement s'inverser », précise Louise Van Cauwenbergh. Le FMI classe d’ailleurs le Sénégal dans la catégorie "risque modéré de surendettement", alors qu'il se trouvait dans la catégorie "risque faible de surendettement" depuis plusieurs années.
Seul bémol, les tensions politiques sont en hausse, malgré des institutions stables. Les tentatives du président de contourner la constitution afin de briguer un troisième mandat font en effet monter les tensions politiques. « Avec un scrutin présidentiel programmé pour 2024, l'année à venir sera donc cruciale pour le Sénégal, qui devra confirmer son héritage d'institutions fortes et démocratiques », pointe d’ailleurs Nabil Jijakli.
Comme la plupart des pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, le Sénégal est exposé à des risques sécuritaires liés aux débordements de la violence djihadiste en provenance du Mali et du Burkina Faso. « Les risques de catastrophes liées au changement climatique et l'insécurité alimentaire constituent également des menaces importantes. En outre, le Sénégal est exposé aux perturbations des chaînes d'approvisionnement internationales dues à la guerre en Ukraine et au resserrement des conditions financières mondiales », ce qui n’est pas sans risques, précise Nabil Jijakli.
La classification du risque politique MLT du Sénégal est stable et dans la catégorie 5/7 depuis près de deux décennies et les perspectives restent inchangées. En 2023 et 2024, les indicateurs économiques et financiers devraient s'améliorer progressivement grâce à la baisse de l'inflation et à la diminution du déficit due à l'accélération de la croissance du PIB et des exportations. En conséquence, les ratios d'endettement devraient diminuer au fil du temps, même si le service de la dette de cette année sera plus élevé en raison de conditions financières défavorables. En outre, les prévisions restent volatiles, compte tenu des perspectives géopolitiques incertaines et des perspectives économiques mondiales généralement estimées comme plus faibles pour cette année.
A ne pas négliger cependant : les problèmes de liquidité actuels, qui persistent depuis plusieurs mois et qui touchent plusieurs entreprises étrangères qui ont développé leur business au Sénégal. La pression sur les liquidités et la baisse du niveau des réserves brutes de change sont actuellement des facteurs de risque importants dans de nombreuses régions du monde, et en tant que membre de l'union monétaire UEMOA, le Sénégal ne fait pas exception à la règle. Cependant, la couverture des importations par les réserves devrait être suffisante selon le FMI. Début 2023, les réserves de change ont commencé à se stabiliser à nouveau, mais la détérioration des conditions de financement internationales pèse sur l'accès financier et pourrait créer une pression accrue sur les liquidités au cours de l'année.
Malgré ces nécessaires précautions d’usage, il semble clair qu’en misant sur le Sénégal, les entreprises belges optent clairement sur un des pays actuellement le plus solide et le plus prometteur de la région !
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